Quand on termine ses études et qu’on commence son activité de Masseur Kinésithérapeute, c’est le début de ce que l’on pense être « la belle vie » !
Souvent c’est par des remplacements que l’on commence son activité : pas de soucis pour remplir l’agenda, on remplace quelqu’un qui a pignon sur rue et qui a construit son activité sur de nombreuses années ; pas de problème de trésorerie, on est payé à la fin de chaque remplacement sans même se demander si le titulaire du cabinet sera payé un jour… ; pour l’administratif si on fait quelques erreurs c’est sans conséquence pour nous car le temps que la CPAM se manifeste on est déjà parti travailler ailleurs… ; pas de souci pour trouver du boulot nous sommes environ 67 000 kinés en France et il n’y a qu’environ 2 500 jeunes diplômés pour remplacer tout le monde…
Puis on en a marre de changer de cabinet tous les trois matins…
Là on se lance dans un assistanat, où on a encore quelques avantages : on n’a pas à gérer le renouvellement des stocks (draps d’examen, crème, huile, électrodes…), on ne s’occupe pas des pannes de matériels, on ne s’occupe pas non plus des travaux d’entretien dans le cabinet…
Par contre on commence à rencontrer les premiers problèmes : gestion des impayés ; assumer ses erreurs administratives (DAP ou pas DAP ?, moins de 30 séances ou plus de 30 séances ?, AT ou pas AT ?, AME Quésako ?,…) ; le stress de l’agenda qui tarde à se remplir commence…, pour les congés il faut s’arranger avec ses confrères ou trouver un remplaçant…
Puis au bout d’un moment on a l’impression qu’être assistant c’est « l’arnaque », on se dit : « je paie une rétrocession d’honoraire alors que c’est moi qui bosse ! »…
Et on se dit que soit il faut s’associer soit il faut monter son cabinet !
Et c’est là que la galère commence : il faut s’occuper de payer toutes les factures… ; il faut penser à commander la crème et les électrodes … ; et on s’aperçoit que ça fait 10 ans qu’on bosse et qu’on n’a jamais été revalorisé ! Pire le coût de la vie augmente, le coût de l’essence flambe et nous faisons des domiciles pour 2 euros de frais de déplacement aller-retour ! Les « simplifications administratives » sont de vraies usines à gaz…On nous impose des référentiels pour la prise en charge de nos soins…La valeur du point de retraite s’est divisé par deux en 10 ans…
Et là comme tous les kinés on se pose la question :
« Mais que font les Syndicats ? »
La FFMKR Haute-Garonne souhaite répondre à cette question par une autre :
« Et vous, qu’est ce que vous faites pour que tout ça change ? »